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La lésion Myo-Aponévrotique du Triceps Sural (LMA)

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Une lésion myo-aponévrotique (LMA) est une lésion musculaire qui correspond à un
décollement de la fibre musculaire de son support conjonctif sous-jacent. Elle résulte de
l’étirement plus ou moins brusque d’un certain nombre de fibres musculaires lors d’un
mouvement excentrique ou d’un overstretching.


Le triceps sural ou communément appelé « mollet » est un muscle appartenant à la loge
postérieure de la jambe inférieure. Il est composé de 3 parties : le soléaire (profond) et les
gastrocnémiens médial et latéral (superficiels). Les 3 chefs s’unissent par le tendon d’Achille
qui s’insère sur le calcanéus et permettent la flexion plantaire de cheville.


Les LMA du triceps sural sont particulièrement fréquentes chez les sportifs. En effet, les LMA
du soléaire sont retrouvées chez les coureurs de fond, les footballeurs et les footballeurs
australiens ; les LMA des gastrocnémiens sont quant à elles retrouvées chez les rugbymans,
les danseuses de ballet, les basketteurs et les sprinters.


Le patient décrit une sensation de crampe, de serrement qui ne disparait pas et qui entrave
sa fonction lors d’une atteinte des gastrocnémiens, tandis qu’il ressentira une douleur plus
« lente » et plus « sourde » dans le cas d’une atteinte du soléaire. Le diagnostic peut être
confirmé par IRM ou par échographie 2-3 jours après l’incident. L’imagerie permet aussi
d’apprécier la gravité de la lésion.


Le pronostic de cette blessure est basé sur la gravité de la lésion. Il doit être affiné au fur et à
mesure de la rééducation en se basant sur la progression clinique du patient (amplitude,
force, douleur). Cependant, l’imagerie n’est pas recommandée lors de la reprise du sport car
elle pourrait désorientée la décision du patricien : la clinique a un poids plus important.


La rééducation des LMA du mollet doit être progressive et dans le respect de la douleur du
patient. Elle débute par une phase de protection de la structure et de prévention de
l’aggravation de la lésion. Puis, le but est de progressivement remettre en charge le muscle
et de travailler l’équilibre et la proprioception. La reprise de la course à pied doit être
progressive en terme de volume et d’intensité (la reprise de course trop précoce est l’une
des premières causes de récidive). Avant le retour au sport, il est impératif d’améliorer les
différentes qualités du muscle : la force, l’endurance, la puissance et la pliométrie. Le patient
doit alors valider plusieurs tests pour pouvoir retourner sur le terrain.


En ce qui concerne la prévention de cette blessure, il n’existe pas de consensus universel. La
prise en charge doit être individualisée, adaptée à l’athlète (ses antécédents, le mécanisme
de la blessure, ses capacités), au sport qu’il pratique et enfin et au poste qu’il occupe sur le
terrain.

Green, Brady, et al. « The Assessment, Management and Prevention of Calf Muscle Strain Injuries: A Qualitative Study of the Practices and Perspectives of 20 Expert Sports Clinicians ». Sports Medicine – Open, vol. 8, no 1, décembre 2022, p. 10. DOI.org (Crossref)https://doi.org/10.1186/s40798-021-00364-0.

Par Kine Kleber, publié le
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